mercredi 12 mars 2008

Le FRAPRU manifeste...



Environ 250 locataires ont défilés à Québec, hier, à l'appel du FRAPRU. Ultime pression avant le dépôt du budget, prévu demain, la manif était également prétexte à annoncer le «camp des 4 "sans"» qui aura lieu cet été, en plein 400ème.

Budget


Le mouvement pour le droit au logement s'est coalisé autour d'une campagne pré-budgétaire demandant la reconduction du programme Accès-Logis (seul programme permettant de construire du logement social). La semaine dernière, une pétition de 29 000 noms a été déposé à la ministre responsable de l'habitation, Nathalie Normandeau.

Les groupes craignent que le logement soit laissé pour compte dans le budget libéral. Le premier budget de Monique Jérôme-Forget avait été désastreux à ce chapitre. Les investissements prévus étaient rachitiques: 2000 logements en deux ans alors que des projets totalisant 10 000 unités sont dans les cartons des GRT (groupes communautaires développant des coopératives d'habitation et des OSBL). À Québec, la chute a été drastique: de 440 nouveaux logements sociaux il y a deux ans, on est passé à 78 l'an dernier.

Pourtant, la crise du logement perdure. Québec est d'ailleurs championne québécoise à ce chapitre (il s'agit de la ville québécoise la plus touchée). Véronique Laflamme, intervenante dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, estime que l'été 2008 sera particulièrement dur pour les locataires de Québec: «Alors que le taux d'inoccupation des logements locatifs devrait être de 3 %, il n'est que de 1,2 % dans la région métropolitaine de Québec et chute à 0,9 % dans le cas des logements familiaux de deux chambres à coucher et plus. Quant aux logements pour familles à plus faible revenu, ils sont à peu près inexistants, ce qui n'est pas surprenant compte tenu que le coût du logement a augmenté en moyenne de 24 % depuis l'an 2000». Seulement, voilà, ça ne fait plus la manchette et ce n'est plus sur l'écran radar des politicienNEs.

Frapper un grand coup

Le FRAPRU chiffre ses demandes à 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans. L'idée est de relancer le développement du logement social avec un programme ambitieux qui s'étalerait sur un mandat. À moyen terme, l'objectif serait de doubler le nombre de logement sociaux pour atteindre une densité de 20%. Évidemment, c'est extrêmement ambitieux dans le contexte politique actuel, c'est pourquoi le mouvement veut frapper un grand coup.

L'idée du FRAPRU est d'organiser un campement à Québec, en plein 400ème. Le nom choisi est le «camp des 4 "sans"» puisqu'il s'adressera «aux sans toit, aux sans l'sou, aux sans droits et aux sans voix». L'idée n'est pas de nuire au 400ème mais d'attirer l'attention sur les problèmes de logement.

Le FRAPRU a fait cette annonce à la fin de la manifestation d'hier à la Place Royale, site de «L'Abitation» construite par Samuel de Champlain à son arrivée à Québec. François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, a expliqué le choix de ce site : «À son arrivée à Québec, la première préoccupation de Champlain a été la construction d'une habitation pour loger tout son monde. 400 ans plus tard, ce besoin est toujours présent. Le droit au logement n'est toujours pas respecté pour une large partie de la population qui est sans-abri, mal-logée, discriminée ou qui doit engloutir une partie exagérée de ses revenus uniquement pour avoir un toit sur la tête».

L'ouverture du camp est prévue pour le 26 juin. Une manifestation nationale aura lieu le 28 juin.

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