dimanche 17 octobre 2010

Pendant ce temps à Toronto...

La «justice» s'acharne contre un militant

Vous vous souvenez d'Alex Hundert? On en avait parlé il y a quelques semaines. C'est ce militant qui s'était fait arrêté pour avoir participé à un panel dans une université, ce qui constituait une violation de ses conditions de remise en liberté, la police assimilant cela à une manifestation. Et bien, la cour a finalement statué que la police avait raison.

Pire, de nouvelles conditions de remise en liberté ont été imposé à Hundert. En plus d'être en résidence surveillé avec couvre-feu, de ne pas pouvoir s'associer avec les groupes dans lesquels il militait, de ne pas pouvoir organiser de manifester, ni y participer, il n'a maintenant plus le droit de publier directement ou indirectement sur internet, d'aider, de planifier ou d'assister à une réunion publique ou d'exprimer un point de vue politique. Oui, vous avez bien lu, Hundert n'a plus le droit de donner son opinion et d'apparaître dans les médias. C'est à toute fin pratique un bâillon légal, une suspension pure et simple d'une grande partie des droits qui sont théoriquement garanti pour tous les citoyens dans la Charte canadienne des droits et libertés.

À l'origine, Alex Hundert entendait refuser de signer ces conditions. Toutefois, les autorités pénitentiaires l'ont mis en isolement (au trou) et lui ont dit qu'il resterait là tant qu'il ne signerait pas. Après 24h sans communications aucune avec l'extérieur, et sans savoir quand il pourrait de nouveau parler à son avocat, le militant à craqué et à signé.

Tout cela arrive alors que de plus en plus de personnes arrêtés à Toronto voient leurs accusations tomber [y compris au moins trois organisatrices de la CLAC-2010 qui avaient été arrêtées en même temps que lui et faisaient face aux mêmes accusations]. Faute de preuve la couronne abandonne de plus en plus de poursuites mais elle continue de s'acharner contre ceux et celles que l'on considère comme les têtes du mouvement [tout en refusant de leur communiquer la preuve retenue contre eux et elles!].

Alors voilà, 40 ans après la crise d'octobre, le Canada a maintenant ses dissidents qui n'ont plus que le droit de se taire, comme dans le temps des glorieuses «démocraties populaires» d'Europe de l'est. Ici aussi, une révolution reste à faire!

Une vidéo, en anglais, qui explique bien le cas d'Alex Hundert :



Et, tant qu'à faire, une vidéo d'une manif de soutien à Toronto [qui a eu lieu juste avant qu'il ne cède et ne signe les nouvelles conditions].

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